Pour les victimes d’inceste
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D’abord je me suis dit jamais d’enfant! Pas dans ce monde et je ne suis pas capable. Et puis, j’ai rencontré le père de mon fils
Le 16 février dernier, j’ai participé pour la 1ère fois de ma vie, à un groupe de parole. J’ai été accueillie par Sonia qui les organise à Paris (avec Ingrid).Je ne vous cache pas que pour la 1ère fois… heureusement que j’étais avec mon fils, ça m’a donné plus de forces pour pouvoir participer car j’avais une certaine appréhension de qui j’allais rencontrer et comment allait se passer ce groupe de parole.
J’ai été accueillie par Sonia (que j’avais eu au téléphone quelque temps avant, afin de nous connaître un peu) comme si elle était une Amie et ça réchauffe le cœur.
Chaque moment de groupe de parole, un thème est donné et chacun son tour, on a un temps pour parler (de soi)… écouter les autres m’a beaucoup apporté et m’apporte encore. Se confier devant les autres… on a parfois la boule au ventre…
il a essayé de me faire culpabiliser en me disant que si ma mère se suicidait, ce serait de ma faute . Il a aussi eu ces mots terribles : « De toute manière, toutes celles qui se font violer disent toujours qu’elles ne sont pas coupables. Ta soeur n’en a pas fait toute une histoire »
Pour ce qui est de la confiance au sein de la famille, je crois que il n’y en a jamais eu et il n’y en aura plus jamais.
Jeune parent, je ne me suis pas rendu compte de mes difficultés à comprendre les enfants, leurs besoins d’affection de protection de présence. J’avais surtout peur de leur faire du mal
Mon silence si long, mon épouse l’a vécu comme une trahison. Elle m’a reproché d’avoir gardé le silence si longtemps, disant que je ne lui avais pas fait confiance.
Si je m’étais écouté, à un moment, je crois que je les aurais butés parce que j’avais tellement de rancœur, de frustration et de fureur par rapport à tout ce qu’ils m’ont fait … les voir crever, si demain je savais… enfin, je ne dis pas qu’ils mourront demain… je crois que j’irais presque danser sur leurs tombes tellement ils m’ont pourri la vie.. Il y a d’un côté ma belle mère mais c’est qui ce mec ? D’un côté il a 10 ans de plus que moi
j’avais emmené mes fils chez des médecins, chez des psychologues, mon fils aîné a eu plus d’un an de thérapie quand il avait 9 ans et que jamais, jamais, jamais aucun professionnel nous a dit ce qu’il pouvait s’être passé, ni même posé une question, jamais.
Je veux bien prendre la parole. Vu mon âge, la sexualité a de l’âge elle aussi. Comment je me suis construite sur un plan identitaire ? Je n’en sais rien, c’est la nature qui a fait ce qu’elle avait à faire. J’en suis arrivée après mes différents divorces à rencontrer quelqu’un qui quelque part m’a tout appris, m’a fait prendre conscience de qui j’étais, ce qui était mon droit avant d’être mon devoir.