Les conséquences d’un homme victime d’inceste maintenant devenue « adulte ».

Abusé sexuellement et battu de l’âge de 5 ans à l’âge de 11 ans par le grand-père paternel, handicapé moteur, violeur en série avant son handicap, et pédophile aux nombreuses victimes (tous les petits enfants de la famille ainsi que les enfants en « visite » avec leurs parents), je vais à présent vers ma quarantième année.

Le parcours des victimes

En façade, les familles semblent unies et irréprochables. Le lieu qui protège devient celui du danger. La famille est une menace. Deux tiers des violences sexuelles ont lieu dans les familles. Ça commence par un regard.

Au moment de l’affaire Dutroux

À quel moment je suis sortie du déni ? A 38 ans, c’était au moment de l’affaire Dutroux, il y a eu pas mal d’articles qui ont décrit le prédateur sexuel et dans un article, dans la description de ce prédateur j’ai vu mon oncle

Précarité d’une maman d’enfant victime

il est compliqué de parler de mon enfant victime. Il n’a que 7 ans et demi. Cependant, mon témoignage me paraît bien nécessaire. Parce que les troubles, les conséquences s’étendent.   Je suis éducatrice. Devant les comportements dissociaux de mon enfant, avant même qu’il ne parle, j’avais pris contact avec le CMPEA, savoir ce qui le meurtrissait, comprendre pourquoi il était si violent.   A l’époque, j’avais un bon emploi. Je travaillais en CER (Centre éducatif renforcé, prise en charge de jeunes délinquants multi-récidivistes). Je gagnais environ 1800 euros net par mois. Lorsqu’il a parlé, je suis, peu après passée…

La pornographie dans mon enfance

Je viens à vous pour vous apporter mon témoignage en tant qu’ancienne victime d’inceste et d’actes pédophiles, et proche de victimes (2 cousines). J’ai été outrée en lisant l’article qui paraissait dans le « France Soir » intitulé « Du porno pour diminuer le nombre de viol »

Budget de soins pour une personne victime de faits de pédocriminalité dans le cadre d’une relation d’autorité.

Soins De Sante Je peux déjà esquisser à partir de dépenses réelles en psychiatrie (consultations à 100 euros, 1500 €) ou en psychologie (alentour de 50 à 75 euros : 240 X 50 = 12.000 €) quoique, en ce qui me concerne, comme je suis en situation précaire, j’ai bénéficié d’un traitement social à 2,50 euros de l’heure deux fois par mois durant quelques temps.  Mais c’est un privilège dont très peu « jouissent ».  Il y a les séances d’EMDR et le Kinésiologue (100 euros / heure, aussi : 20 X 100 = 2.000 €) puis tous les médocs durant dix ans …ou durant…

L’automutilation, souffrir pour se purifier…

Je me souviens très bien des premières fois où j’ai commencé à me couper avec de petites lames de rasoir et à me piquer avec des aiguilles à coudre. Même si j’avais l’impression de ne pas être là je me rappelle combien j’étais concentrée pour me faire du mal sans prendre le risque de me tuer et aussi combien de fois seule le soir dans ma chambre, avec ma musique je cherchais la force de me mettre un coup fatal pour en finir. Ces blessures sont quasiment restées toujours invisibles aux yeux de tous, comme moi, comme tout ce que…

Le suicide

La mort a toujours été omniprésente en moi. Tout petit, la confrontation avec l’inceste m’a obligé à trouver un réconfort ailleurs. La sensation de vide, d’impuissance, de froid, de silence, de pesanteur, et la volonté de m’exclure d’un monde qui n’était pas pour moi sont arrivées à l’âge de 6 ans. Autour, il y avait aussi ma famille qui participait à la programmation de ces actes. Les responsable sont eux, et l’inceste. Côté famille… Je me souviens d’une otite qui n’avait jamais été soignée. Ma mère ne s’occupait pas de moi à cet âge. La douleur dans mes oreilles étaient…

Mon Invisibilité…

Le sentiment de honte et de culpabilité… je l’ai ressenti très fortement toute petite. Parce que j’ai grandit dans une famille très maltraitante, mon père était alcoolique et très violent. Ma mère me rejetait complètement, elle ne voulait pas s’occuper de moi. Rien qu’ en dehors de l’inceste, j’avais la sensation de ne pas exister, et d’être invisible, ça rejoint un peu le fait de ne pas avoir le droit de vivre, j’avais l’impression d’avoir toutes les tares toute petite et que je n’étais pas aimable, je n’étais pas importante, j’ai un petit frère qui a un an de moins…