Au moment de l’affaire Dutroux

À quel moment je suis sortie du déni ? A 38 ans, c’était au moment de l’affaire Dutroux, il y a eu pas mal d’articles qui ont décrit le prédateur sexuel et dans un article, dans la description de ce prédateur j’ai vu mon oncle et là, je me suis dit « oui, oui, c’est bien à moi que c’est arrivé, oui, c’est bien ça ! » et j’ai recollé les deux parties qui existaient en moi et que je ne voyais pas en fait.

Les conséquences positives immédiates il n’y en a pas eu et à ce jour, j’ai 51 ans, je dirais que je ne vois toujours pas de conséquences positives à la sortie du déni.

Avant tout allait beaucoup mieux même si je n’étais pas dans la réalité, même si je n’existais pas, malgré tout j’arrivais à vivre et j’arrivais à m’accepter. Depuis, bien évidemment, j’ai coupé tout contact avec cette partie de la famille qui m’a agressée, c’est-à-dire mon oncle et ma tante qui m’ont élevée, c’était un petit peu difficile, heureusement pour moi j’ai ma mère, enfin ma mère, mon beau-père, ma famille proche qui n’était pas directement concernée, eux ont coupé court également avec cette partie de la famille. Ma grand-mère était morte donc pour elle, rien à faire ! Et je suis sortie du déni pour ma grand-mère beaucoup plus tard, là, lors d’un stage psy, d’un stage avec un psychothérapeute. Donc j’ai coupé tous les ponts avec cette partie de la famille, j’ai envoyé des lettres recommandées à tous les autres membres de la famille puisque cet oncle c’était la personne qui avait le pouvoir et il était invité à toutes les fêtes, j’ai voulu que tout le monde soit informé alors j’ai envoyé des lettres recommandées à toute la famille pour leur expliquer ce qu’il m’avait fait.

J’ai reçu bien évidemment en retour, je dis bien évidemment parce que c’est tellement classique des messages d’insultes sur mon répondeur et une lettre d’insultes d’une de mes tantes et pour moi, ça signifie depuis quelques années que je perd mon travail, je n’arrive pas à le garder, que je suis en lutte contre tout le monde, cette lutte m’épuise contre le pouvoir, je ne supporte absolument pas le pouvoir sous quelque forme que ce soit et ça m’épuise. au quotidien dans le monde du travail, je me sens impuissante.

Je ne m’accepte pas physiquement parce que j’ai pris au moins 30 kg et ça fait de moi quelqu’un de totalement différent qui doit se retrouver dans la vie aussi très, très différente. Je suis en lutte avec mes addictions, c’est-à-dire la nourriture, les dépenses d’argent compulsives, différentes choses… moi qui avais des amis en permanence, je n’ai pas pu… je n’ai pas vécu une histoire pérenne, avec le père de mon fils mais après j’ai constamment eu des amants de passage et depuis non, ça aussi c’est perdu.

Et puis, alors que je m’occupais correctement de mon fils en lui imposant des règles et bien j’ai tout lâché et mon fils à l’adolescence est parti en live pour en arriver à vider mes comptes et à me mettre sur la paille. Voilà la sortie du déni !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *