Rien ne peut être fait car il y a prescription

Je suis un homme de 43 ans, abusé et violé à de multiple reprises par un homme à l’age de 7 ans qui a aussi abusé de ma sœur et de 4 autres enfants de l’époque. Toute ma vie, le souvenir de ce qui s’est passé m’a hanté, bien que ma situation de vie personnelle ait pu paraître très « normale » (aux yeux de Mr Ruffo). Tout est remonté il y a peu, tout, l’horreur de l’agression, la honte, la violence, le dégoût, l’impression de n’être plus rien qu’un objet, un bout de viande… bref la banalité des conséquences classiques des viols sur enfant.
Mais pour ma part, et pour tous les autres enfants de l’époque, dont aucun ne parle, rien ne peut être fait car il y a prescription. Quand je suis allé à la police pour porter plainte, on m’a dit, texto : « Pour nous c’est comme s’il ne s’était rien passé ». Ce jour-là, j’ai failli mettre fin à mes jours, tant la violence d’une telle parole est destructrice chez quelqu’un qui a eu tant de mal à sortir du silence du tabou. Alors non, un non lieu ou un classement sans suite, ce n’est pas
une bonne nouvelle pour les victimes, comme le sous-entend le Pr Ruffo.
C’est tout le contraire. C’est la fin du monde, car c’est le signe que la société ne veut pas prendre en compte la victime qui doit retourner dans son monde de silence et d’enfermement, ce monde dont elle a eu tant de mal à sortir.

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