Refuser d’entendre, de secourir et de prendre en charge une victime c’est être complice de l’inceste et de la pédocriminalité
Le 16 Novembre 2011, les survivant-es de l’inceste et de la pédocriminalité et les personnes qui les soutiennent étaient présents place Pierre Laroque face au Ministère de la santé afin de manifester leur révolte face à l’abandon et à la passivité de l’Etat.
Après avoir fait attendre les manifestants plus d’une heure dans le froid, les représentants du Ministère de la santé ont fait savoir qu’ils ne souhaitaient pas les recevoir faisant preuve d’un grand manque de respect pour les anciennes victimes, la raison invoquée : les viols sur les mineurs ne relèvent pas de la compétence du Ministère de la santé.
Faux !
Le ministère de la santé est en réalité hors la loi depuis le 30 juin 2010, date à laquelle il aurait dû rendre le rapport sur l’application complète de la LOI 2010-121 du 8 février 2010. La loi a été abrogée par le Conseil Constitutionnel, certes, mais abrogé ne signifie pas que la loi complète a été annulée, ce rapport doit donc être rendu, la loi l’exige et les anciennes victimes l’exigent aussi.
Faux aussi !
Puisque les conséquences de l’inceste et de la pédocriminalité relèvent du Ministère de la santé :
Alcoolisme, toxicomanie, suicide, automutilations, prostitution, maladies sexuellement transmissibles, troubles du comportement alimentaire, troubles du sommeil, dépression, troubles de la sexualité, migraines, colopathie fonctionnelle, phobies, fibromyalgie, etc.
Il est d’ailleurs étonnant de lire que le 1er Juillet 2011, la Haute Autorité de la Santé publiait des recommandations afin d’informer les professionnels de la santé sur le repérage des victimes de l’inceste alors que très peu sont formés, que les enfants vont chez le médecin accompagnées de leurs parents (qui sont dans le cas de l’inceste souvent les agresseurs ou les complices) et que le Ministère de la Santé prétend donc depuis plusieurs années que l’inceste ne relève pas de leur compétence. Il y a comme une grande incohérence et surtout une bonne vieille mauvaise foi.
En date du 26 avril 2011, l’association Le Monde à Travers un Regard recevait une réponse à son courrier datant du mois de janvier 2011 stipulant que leur demande de rendez-vous avait bien été prise en compte (afin de proposer des outils de prévention et de formation déjà en place + des solutions et idées concernant les soins aux victimes) et qu’ils allaient rapidement être reçus par Mme Annie Podeur, directrice générale de l’offre de soins. Cette lettre était signée de Mme Isabelle Schmid, du cabinet de Mme Nora Berra. Le rendez-vous n’a finalement jamais été proposé. L’association Le Monde à Travers un Regard demande, encore une fois, à être reçue, entendue et à pouvoir exposer ses propositions.
Les violences sexuelles sont une atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes.
Elles ont de graves répercussions immédiates et à plus long terme sur la santé et sur le développement psychologique et social des personnes. L’OMS en 1996 a déclaré qu’elles constituaient l’un des principaux problèmes de santé publique dans le monde.
En France le rapport Fort de préparation de la loi contre l’inceste sur les mineurs °2010-121 a définitivement proposé la création de Centres de Victimologie comme cure la plus efficace. Le gouvernement, dont le Ministère de la Santé, ne peut donc ignorer que les soins aux victimes passent par une réorganisation de la filière de soins, sachant qu’une thérapie réellement appropriée divise AU MINIMUM par 2 le cout des soins.
A quand un gouvernement responsable et respectueux qui cesse de pratiquer la politique de l’autruche?