J’ai très tôt eu le désir d’avoir des enfants. Avoir un petit être que je pourrais aimer, et un petit être qui m’aimerais juste parce que je suis sa maman. J’ai rencontré mon mari en 2000, nous nous sommes mis en ménage très vite. Nous avons désiré des enfants très vite. Six mois après notre rencontre, nous décidions que j’arrête la pilule. Mais l’attente à été long. Bien avant que j’arrête la pilule je présentais ma crainte à mon mari. Je pressentais que le fruit de notre amour ne viendrait pas aussi facilement que les autres couples de notre entourage. Au bout d’un an, nous avons commencé à nous inquiéter. Nous avons consulté, nous avons entrepris des traitements multiples….. La grossesse je crois c’est bien passé. Je n’ai pas eu de crainte spéciale. Je n’ai pas eu le temps de craindre….Le bébé ne grandissait pas bien dans mon ventre, j’avais attrapé un virus, et ce virus était au centre de ma grossesse. Enceinte je suis heureuse, je me sens bien, je ne pense a rien d’autre qu’a ce bébé qui pousse en moi. Je ne vis pas que pour moi, mais je vis pour deux. Et ma première fille arriva en 2004. Sa naissance a bouleversé ma vie. Comme beaucoup de maman je présume, mais moi c’était autre chose. Des craintes extrêmes me sont apparues. J’étais encore dans le déni, je ne compris pas vraiment se qu’il se passait en moi. Mes troubles touchaient seulement l’approche des autres envers mon bébé. Je refusais catégoriquement que qui que ce soit touche mon bébé. Je refusais qu’on la prenne dans les bras. Juste moi et mon mari après grande négociation. Je ne lâchais plus ce joli bébé que j’aimais tant. Je ressentais une douleur à chaque fois que quelqu’un prenais mon enfant dans les bras. Je souffrais tellement qu’un mois après on décide de déménager. Nous vivions à Toulouse, et nous sommes repartie en région parisienne. J’avais besoin de m’isoler loin de la famille de mon mari qui était à mon goût beaucoup trop étouffante et me rapprocher de ma mère. J’ai allaitée ma fille pendant un an. La petite à dormit avec nous dés son premier jour. J’avais besoin de la sentir prés de moi, je n’étais rassurée que si elle était auprès de moi. J’ai créer avec ma fille une relation très fusionnelle, beaucoup trop. Mais j’avais besoin de cette relation. Je croyais la protéger mais je ne savais pas de quoi je voulais la protéger. J’ai aussi rencontré un autre problème. Je confonds l’autorité et l’abus d’autorité. Ce qui n’est pas un mince souci dans l’éducation d’un enfant. Je ne supportais pas de la frustrer. De nombreuses disputes avec mon mari sur ce sujet, m’ont fait deviner que quelque chose ne collait pas. Je suis sorti du déni dans la deuxième année de ma fille. Cela à été un moment de sa vie qui je pense a été la pire autant pour elle que pour nous. J’ai fait de nombreuses tentatives de suicide dont une qui m’a valu trois semaines d’hospitalisations. Aujourd’hui elle a 5ans et dors toujours avec nous. J’ai toujours été et je suis toujours son doudou vivant. Elle est en thérapie depuis deux ans. C’est une petite fille intelligente, qui a la parole facile. Suite à mon problème d’autorité elle avait de graves troubles du comportement. On ne savait plus qui était la mère et qui était l’enfant. Ma fille prenait mon rôle en voulant me protéger de toutes mes souffrances. Je disais toujours que je ne métrais jamais ma fille à l’école, heureusement ma thérapie m’a fait avancer la dessus aussi. Les deux première années de sa scolarité à été une catastrophe, elle refusait d’aller à l’école, elle ne s’imaginait pas me laisser seule et moi croyant que la meilleur chose était de la garder avec moi. Cette année l’école c’est passé comme nous le rêvions. Que du bonheur. Tous ça est derrière nous. Le seul bémol actuellement avec ma petite puce c’est qu’elle dort toujours avec moi. Elle a toujours de grosses angoisses de séparation, mais elle avance en même temps que moi j’avance.
Pour ma deuxième fille c’est moi qui la voulais plus que tout. En revenant de mon hospitalisation, après ce choc terrible, j’eus besoin de tomber enceinte, nous avons donc fait une insémination, même si le papa n’était pas très pour cette grossesse. Il pensait que c’était bien trop tôt. Mais moi je le voulais plus que tout. L’insémination à mon grand bonheur à fonctionner dés le premier coup. Je suis tombé enceinte avec mes 44 kg. J’ai vécu ma grossesse comme la première, à me concentrer seulement sur ce petit bout qui poussait en moi. Je savais que j’allais encore avoir une fille, je le pressentais. Pour cette grossesse, l’anorexie était bien présente, je n’ai pris que 4kg. Au fil de ma grossesse j’avançais avec ma thérapie pour ne pas créer une deuxième relation trop fusionnelle. Pour la grossesse j’avais arrêté tout traitement et la cigarette. Je n’avais qu’un tout petit anxiolytique en cas de grosse crise d’angoisse. Ma deuxième fille est née en décembre 2006. Un vrai bonheur que je ne saurais expliqué. Je n’ai pas pu allaiter cette petite puce qui à été très malade à huit jours et qui c’est fait hospitalisé deux semaines. Lors de son hospitalisation, je suis resté à son chevet 24h sur 24. Je refusais de sortir et de la laisser seule aux mains de n’importe qui. J’ai très mal vécu de ne pas pouvoir allaiter ce bébé. C’était mon rôle de maman et je culpabilisais beaucoup. Ma deuxième fille a dormis tout de suite dans son lit. Jusqu’à ces dix huit mois ça se passait très bien. Mais un jour, à la fête des mères de 2008 ma grande décide de me faire un beau cadeau et réussi a dormir seule dans son lit. J’étais super fière même si moi je le vivais mal. Les filles donc dormaient dans la même chambre. La plus petite supportais mal « l’intrusion de sa sœur » dans la chambre. Elle nous fi un mois de nuit blanche jusqu’à ce que je craque et que je la prenne à son tour dans notre lit. Mais la grande n’avais pas dit son dernier mot et voyant sa sœur dormir avec nous, nous avons fini à quatre dans le lit. Actuellement les filles dorment toujours avec nous. Bien sur je sais que ce n’est pas une solution et je souhaite de tout mon cœur que chacun d’entre nous trouve sa place. Être Maman après l’inceste n’est pas une mince affaire. C’est difficile d’éduquer un enfant quand moi même je n’ai pas eu d’enfance. Je ne veux que leur bonheur, ça c’est une chose. Mais ce que j’ai appris c’est que le bonheur n’est pas en leur faisant que plaisir. Ils ont besoins de limites, mais les limites me font peur. Et surtout mes limites sont perturbées. Dans mon enfance les limites n’étaient pas mises à bon escient. Je suis prise de beaucoup de culpabilité dans ce parcourt de maman. J’ai une thérapie qui m’aide à poser des limites, les bonnes limites où il faut. Je suis prise d’angoisse au moindre bonhomme qui rôde autour de l’école, de peur qu’on m’enlève ma fille. Je suis en permanence obliger de prendre sur moi pour pouvoir sortir mes enfants, que ce soit dans le parc en bas de chez moi, ou que je doive prendre les transport en communs.
Aujourd’hui nous voulons un troisième enfant, ça fait un an que nous faisons des traitements. Déjà trois inséminations à ce jour sans succès. La dernière à fonctionner mais malheureusement, le bébé n’a pas tenu. Je ne pèse que 41 kg, j’ai beaucoup de trouble, des troubles de l’humeur et de comportement. Mais j’apprends petit à petit a vivre avec, en fonction de ma famille. Mes enfants sont ma force ! Que serais je sans leur amour? Sans ces petits êtres que j’aime de tout mon cœur ? Ce que je sais c’est que leur existence m’a fait prendre conscience de beaucoup de chose et que grâce à cela j’avance à grand pas.