Cette nuit là…

Je m’appelle N., j’ai 33 ans, et je vais essayer de vous raconter de quelle manière ma vie a un jour basculé au contact de fanatiques satanistes. Il me faut tout d’abord  vous donner quelques informations sur le déroulement de mon enfance dans le nord de la France, entouré de mon frère et de ma sœur ainés. Notre vie familiale était assez rude, entre un père alcoolique et une mère soumise, mais rien de réellement dramatique. Des choses positives, telles que la possibilité d’étudier ou d’avoir accès à l’art, apportaient un juste contrepoids à une impossibilité récurrente de communiquer ou même de s’exprimer.

Ma vie bascula tout d’abord sous la férule de mon oncle paternel, individu hautement maléfique sous des allures débonnaires. Cet individu réussit à se faire accepter dans la cellule familiale et à se faire régulièrement inviter pour partager avec nous les vacances d’été. Cela convenait officiellement très bien à ce célibataire endurci, amateur à ses dires de voyages et de liberté.

Pour moi, cela se transforma en « vacances calvaires » ou années après années, cet homme me tyrannisa et me viola à de très nombreuses reprises avec une violence et une cruauté difficile à transcrire. Le monde extérieur devint alors pour moi une source de peur et d’insécurité à l’heure ou l’enfance ne devrait être que la possibilité de s’ouvrir à la beauté de la vie. Ce n’était malheureusement pas terminé, puisque de la maltraitance et de l’inceste, ma vie bascula dans l’horreur  une nuit d’août 1982, alors que je n’avais que 6 ans. J’ai découvert cette nuit là, la cruauté absolue liée à la folie destructrice.

En effet, mon oncle organisa un soir d’été mon enlèvement physique en pleine nuit alors que nous faisions du camping, en famille, sur un petit terrain privé appartenant à ms grands-parents maternels. Nous étions isolés avec ma sœur aînée dans une petite tente qui jouxtait celle de mon oncle, venu se joindre à nous pour des « vacances bretonnes » (près de Guérande en Loire-Atlantique).

Après une soirée encore trop arrosée, il réussit à nous extraire à la vigilance trop souvent vacillante de nos parents et, en pleine nuit, nous extirpa de notre tente puis du terrain familial, afin de nous faire rejoindre deux voitures qui nous attendaient non loin de là.

Une nuit d’horreur commença alors pour moi et ma sœur car nous n’étions plus à ce moment là des enfant à protéger, mais des sacrifices humains amenés à subir tout un déroulement de messe rouge (variante de la messe noire avec présence d’enfants). Cette cérémonie sataniste (avec utilisation de costumes et d’accessoires) s’est déroulée dans deux endroits différents et en deux étapes.

Tout d’abord, dans un cimetière (avec profanation et mutilation d’un cadavre humain) puis dans une vaste clairière. Dans ces lieux ont été perpétrés contre nous, par une dizaine de personnes (des hommes et quelques femmes) les pires actes de tortures, d’humiliations physiques ainsi que des viols à répétitions. Était-ce le fait d’une vaste organisation sectaire ou d’un groupuscule local? Je ne le sais toujours pas aujourd’hui. La seule chose certaine étant le recours dans les actes à une idéologie sataniste extrême. Nous aurions ainsi pu mourir ce soir là car c’est habituellement le sort réservé aux enfants.

Aujourd’hui, par ce témoignage, je voulais principalement souligner le fait que ce type de pratiques inhumaines existent et sont à combattre. La société parfois refuse d’admettre qu’elle peut engendrer ce type d’individus et ce type d’actes barbares.

Je tiens pour cela à remercier Mr Jacky Cordonnier , spécialiste français du satanisme, et toutes les personnes de la société civile et militaire (dont les gendarmes de la mivilude) qui concrètement m’ont aidé à retrouver une image positive de moi-même et à faire progresser mon combat judiciaire. Ce combat si primordial pour toute victime, étant en effet très difficile à mener seul face à la complexité et la rigidité de notre administration. J’ai, par exemple, des difficultés à connaître ne serait-ce que les suites données à mon dépôt de plainte (interrogatoires, investigations,…), celui-ci datant pourtant de 2004.

J’encourage ainsi toute personne abusée et attaquée dans son intégrité au cours de ce genre de « messe noire » à prendre contact avec moi, par le biais de l’association Le Monde à Travers un Regard, afin de lutter sans cesse contre l’acceptation, par fatalisme ou désespoir, de cette forme de cruauté humaine.

De notre capacité de réaction dépend en effet l’avenir de nos enfants. Et il ne faudrait pas que cela ne soit que des mots… Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire.

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