Qu’est-ce qu’un groupe de parole?

Les groupes de paroles sont exclusivement réservés aux personnes MAJEURES ayant été victimes d’inceste dans l’enfance et/ou de pédocriminalité, et aux proches aidants . Nous n’accueillons pas d’agresseurs(ses), même s’ils ou elles ont été victimes; les personnes ayant commis des violences sexuelles peuvent trouver des renseignements et aide au sein des CRIAVS  https://www.ffcriavs.org/nous_contacter/votre-criavs/

Par ailleurs , si vous êtes sexuellement attiré par les enfants, ou auteur d’actes sexuels sur les enfants, le numero à appeler est le 0806 23 10 63 . Nous vous encourageons à le faire. Les conséquences sur les enfants sont DESTRUCTRICES , et impactent TOUTE LEUR VIE ne vous leurrez pas. Renseignez vous sur ces conséquences, informations sur ce site.

 

Le groupe de parole est une possibilité de s’exprimer  sur un thème donné en toute confidentialité.

  • C’est un lieu où l’on est compris, accepté, reconnu et respecté.
  • C’est l’occasion de rencontrer d’autres victimes, et des proches de victimes
  • C’est un espace de communication où l’on choisit d’écouter et de partager.

Dans quel but est constitué le groupe de parole?

  • Réduire l’isolement 
  • Parler en confiance
  • Témoigner  des conséquences des agressions sexuelles (inceste ou pédocriminalité) sur la vie à court, moyen et long terme.

Comment cela se passe-t-il?

Le Monde à Travers un Regard a pour vocation de créer et d’animer des groupes de parole autogérés et non thérapeutiques pour les survivant;e.s majeur.e.s de l’inceste et de pédocriminalité , et les proches de victimes

Un groupe de parole accueille maximum 12 personnes.

Après un temps d’accueil, le groupe de parole est centré sur un thème prélablement choisi lié à l’inceste et à la pédocriminalité.

A tour de rôle, chacun parle, dit ce qu’il ressent, témoigne de son vécu mais est aussi libre de ne pas s’exprimer. Chacun écoute et peut ensuite réagir à ce qui a été dit, mais sans émettre de jugement moral ni se muer en donneur de conseils car il est d’usage de respecter les règles de base d’une bonne communication :

  • Parler de soi en se servant du « je »;
  • Ne pas interrompre la personne qui parle;
  • Ne pas juger ni donner des conseils;
  • Respecter la confidentialité de ce qui se dit (ça reste à l’intérieur du groupe);
  • Parler de nos sentiments, ne pas raconter juste des faits;
  • Respecter le rythme de chacun.

Au cours du groupe, animé par un modérateur assisté d’un second bénévole toutes les personnes présentes peuvent s’exprimer sur le thème, apporter leur témoignage, leurs réflexions ou simplement écouter pour mieux comprendre. Il n’y a pas de leader, de gourou ou de thérapeute. Les groupes sont autogérés, un groupe de parole n’est donc pas un groupe de thérapie et il ne s’agit pas, pour l’animateur de « jouer au thérapeute  » .

Ainsi, en partageant ses angoisses et ses doutes avec des personnes qui vivent les mêmes problème, chacun peut repartir plus « léger », et moins seul.

La réunion a lieu généralement le samedi après-midi. Elle dure deux heures avec une pause. Ceux qui le souhaitent peuvent rester après pour faire connaissance autour d’un pot.

Chaque personne s’exprime pendant un temps limité, de 3 à 5 minutes. Cet exercice est particulièrement difficile, car il faut, en un laps de temps très court, réunir et exprimer le plus d’informations possible pour répondre aux questions.

Ces groupes ont une efficacité reconnue dans le soutien et l’aide qu’ils peuvent apporter aux personnes isolées et souffrant d’une problématique commune, ils sont complémentaires à une thérapie.

Les témoignages de nos groupes peuvent être enregistrés à l’aide d’un dictaphone de manière anonyme et serviront à la rédaction de livrets thématiques. Les participant-es ne souhaitant pas contribuer à cette action ont juste à le signifier.

Bien entendu, tous ces témoignages sont anonymes, les prénoms étant changés s’il y a lieu. Les rédacteurs participent au groupe de parole et témoignent eux-mêmes. Ils sont ainsi au cœur du sujet.
Leur travail consiste à lire et analyser les témoignages afin de structurer l’information en fonction du thème traité. Toutefois, la trame et la rédaction du livre doivent toujours répondre à trois objectifs : être concret, illustrer les constatations par des exemples vécus, rédiger dans un style simple. Le livre est conçu comme un outil qui doit être utile et gratuit. L’esprit est de constater le vécu des victimes et de leurs proches en s’abstenant de théoriser. Une fois rédigé, le livre est soumis à un comité de lecture composé de survivants, de proches de survivants, de professionnels et de personnes du grand public.

Les conditions d’admission

  • Être victime, ou proche soutenant de victime
  • Être âgé de 18 ans minimum.
  • La première participation est gratuite, nous demandons d’adhérer à l’association si vous désirez venir aux groupes suivants.

Le groupe de parole est un outil de compréhension, de prise de recul par rapport au traumatisme.

Le groupe de parole est l’endroit où nous partageons nos expériences, notre force et nos espoirs.

Lors de votre inscription, merci de bien vouloir préciser :

  • votre nom
  • votre prénom
  • un numéro de téléphone ou vous joindre/ votre ville.
  • votre adresse mail
  • votre motivation pour participer aux groupes (victime, proche de victime…)

Pourquoi des groupes de parole autogérés … ? 

« Autogérés  » veut dire sans psychiatre, sans psychologue, entre pairs et ne veut pas dire qu’ils risquent de dégénérer: il y a en effet un cadre (au sens psychanalytique) strict qui sert de contenant.

Si ces groupes autogérés n’ont pas de visée thérapeutique, à quoi peuvent ils bien servir ?  A faire vivre la solidarité qui lie des gens ayant vécu des expériences dramatiquement hors norme, à les réchauffer, car ils sont enfin sûrs d’être compris.

Tous les spécialistes de l’inceste le disent, les victimes d’inceste sont autant traumatisées par la solitude et la honte auxquelles les agresseurs et leur famille dysfonctionnelle les ont contraintes, que par les passages à l’acte incestueux.

La solitude et la honte n’existent plus au sein des groupes de parole autogérés du « Monde à travers un Regard ».

C’est pourquoi les victimes tiennent tant à leur groupe de parole. Se sentir et se savoir normal, enfin! Une bulle de solidarité chaleureuse, enfin! Savoir que l’autre a vécu la même chose et sait donc spontanément de quoi on parle, enfin!.

Devant un psychothérapeute, on sait doublement qu’on est mal : pour ce qu’on a vécu autrefois, et pour devoir venir payer quelqu’un pour guérir alors qu’on est innocent.

C’est pourquoi les groupes de parole autogérés qui respectent les règles  décrites et les thérapies individuelles sont complémentaires, et se renforcent mutuellement, constat fait au Monde à travers un Regard comme partout ailleurs en France.

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