Femmes Incestueuses/pédocriminelles

En France, 86 % des victimes de violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie en 2017 sont des femmes;

« Les violences sexuelles sont des violences sexuées. Les agresseurs sont presque toujours, mais pas toujours, de sexe masculin ; les victimes sont en majorité de sexe féminin mais lorsque les victimes sont des enfants, le nombre de victimes de sexe masculin est plus important que parmi les victimes adultes » (Page 7 Rapport ciivise)

PAS TOUJOURS

FRANCE le rapport Insécurité et délinquance du ministère de l’Intérieur de janvier 2018 relève 2,3 % de femmes parmi les 22 348 personnes mises en cause en 2017 pour infraction à caractère sexuel.

ETATS-UNIS La plus vaste étude au monde , dans 37 états américains, sur 802 150 cas de violences sexuelles rapportés à la police entre 1991 et 2011, fait apparaître l’implication de 5,3 % de femmes et de 94,7 % d’hommes. Mais dans les enquêtes auprès des victimes, la prévalence de la violence sexuelle des femmes varie entre 11 % et 22 %

QUEBEC

Faits saillants

  • Les taux des agressions sexuelles commises par des femmes s’établissent à environ 5 % de toutes les infractions sexuelles perpétrées.
  • Les femmes ont des taux de récidive sexuelle, violente et générale nettement plus faibles (1,34 %) que ceux des hommes (17 %).
  • Dans les études où les femmes étaient judiciarisées, environ 50 % d’entre elles ont commis leurs délits avec un coaccusé (souvent leur partenaire amoureux).
  • En ce qui concerne les agresseurs sexuels judiciarisés, les femmes comparativement aux hommes ont une probabilité plus élevée d’agresser des garçons.

1) Quelle est l’ampleur des agressions sexuelles commises par des femmes?

  • Le phénomène des agressions sexuelles commises par des femmes est reconnu comme étant plutôt rare si on le compare à celui des hommes.
    • Au Québec, en 2010, seulement 4 % des personnes présumées responsables d’infractions sexuelles étaient de sexe féminin (c.-à-d. 208 infractions sexuelles)1.
    • Le ratio des agressions sexuelles perpétrées par des hommes en comparaison des femmes est établi à 20 : 1 selon une méta-analyse récente2.
    • Le taux d’incidence des agressions sexuelles intrafamiliales signalées aux services de protection de l’enfance au Québec en 1998 et au Canada en 2003 indique que les mères étaient responsables dans moins de 5 % des cas.3,4.
    • Une méta-analyse portant sur les femmes ayant commis des agressions sexuelles et judiciarisées a permis d’obtenir un taux de prévalence moyen de 5 %2.

  • Une autre source d’information pour établir l’ampleur des agressions sexuelles commises par des femmes consiste à se baser sur les études rétrospectives auprès de personnes mineures ou adultes qui ont été victimes d’agression sexuelle.
    • Les résultats d’une vaste enquête américaine5. établissent que 40 % des hommes ayant été victimes d’agression sexuelle pendant leur enfance rapportent que leur agresseur était de sexe féminin, contre 6 % des femmes. Parmi ces victimes, 20,8 % des hommes contre 2 % des femmes indiquent que la femme a agi seule. Pour d’autres situations, la femme est passée aux actes avec un complice masculin envers 18,3 % des hommes victimes contre 3,6 % des femmes.
    • Deux études rétrospectives portant sur la victimisation sexuelle pendant l’enfance, auprès de 365 adultes ayant été victimes6. et de 511 cas d’agression sexuelle subie avant l’âge de 12 ans7, signalent respectivement que 3 et 5 % des auteurs d’agression sexuelle sont des femmes; ces taux sont similaires aux données plus récentes des dossiers judiciaires et policiers. Cela suggère que le phénomène des agressions sexuelles commises par des personnes de sexe féminin présente une stabilité temporelle, et ce, bien qu’au cours de la dernière décennie, les études sur le sujet soient plus approfondies.
  • En ce qui a trait aux taux de récidives chez les délinquantes sexuelles, Cortoni et ses collaborateurs2 rapportent un taux de 1,34 % pour une période moyenne de suivi des dossiers de 5,9 ans, ce qui est faible comparativement aux taux des hommes qui sont de l’ordre de 17 % sur une période de cinq ans et 21 % sur une période de dix ans8.

Les résultats d’une vaste enquête américaine5 établissent que 40 % des hommes ayant été victimes d’agression sexuelle pendant leur enfance rapportent que leur agresseur était de sexe féminin, contre 6 % des femmes.

2) Quelles sont les caractéristiques des agressions sexuelles commises par des femmes?

  • La plupart des études sur le sujet ont montré plus de similitudes que de différences entre les agresseurs de sexe féminin et masculin, les principales différences concernent une probabilité plus élevée d’agresser sexuellement des garçons et le type de délits commis9.
    • Les délits perpétrés par des femmes consistent en des attouchements sexuels, des masturbations, des contacts bucco-génitaux, des pénétrations digitales, des rapports sexuels avec pénétration, etc10. Ces types d’abus pouvaient être imposés à la victime, exigés de celle-ci ou faits en sa présence.
    • Il importe de retenir que dans les études où les femmes étaient judiciarisées, environ 50 % d’entre elles ont commis leurs délits avec un coaccusé (souvent leur partenaire amoureux)2.

Les signes d’agression sexuelle commise par une femme peuvent souvent être confondus par un jeune enfant avec les soins reçus et par un adolescent à un accès privilégié à la sexualité.

3) Quelles sont les caractéristiques des femmes ayant commis des agressions sexuelles?

  • De façon générale, la plupart de ces femmes ont un historique d’expériences de polyvictimisation et de problèmes familiaux sévères7,9.
  • Sur le plan psychologique, ces femmes sont souvent aux prises avec d’importants conflits parce qu’elles ne parviennent pas à concilier leur rôle de mère et d’épouse. L’enfant ou l’adolescent est alors vu comme une menace à la relation avec le conjoint (par exemple, sa fille adolescente devient une rivale) ou encore la victime, souvent leur enfant, peut combler leurs besoins affectifs et sexuels en lui imposant un rôle de partenaire-substitut (autre exemple : type « teacher/lover »)9.
  • Ainsi, bien que quelques composantes soient communes, on ne peut prétendre que les théories élaborées pour expliquer la problématique des hommes agresseurs s’appliquent aux femmes11.
  • En effet, par exemple, une étude révèle que les types de comportements de coercition sexuelle qui sont agis par des hommes et des femmes (non agresseurs) sont similaires. Toutefois, chez les hommes la recherche de domination et de contrôle personnel prédomine alors que chez les femmes, la présence de pensées envahissantes de nature sexuelle et un sentiment de perte de contrôle y jouent un rôle déterminant12.

Typologies des femmes auteures d’agression sexuelle

  • Les diverses typologies de femmes ayant commis des agressions sexuelles sont essentiellement descriptives et centrées sur des caractéristiques sociodémographiques (par exemple, célibataire ou marié) et délictuelles (par exemple, sexe et âge des victimes). Harris (2010)7 a dégagé les caractéristiques communes dans les typologies existantes pour les intégrer à celle de Mathews et Speltz (1989 cités dans Harris, 20107).
    • Le premier type concerne les femmes qui ont agressé sexuellement des adolescents masculins (désignées souvent comme teachers/lovers) : les agressions sexuelles sont exclusivement extrafamiliales. Elles attribuent un statut d’adulte à l’adolescent et elles perçoivent la relation comme étant consensuelle. Ces femmes ont été plus souvent victimes d’abus verbal ou émotionnel et sont moins susceptibles d’avoir été victimes d’agression sexuelle à l’enfance. Plusieurs auraient souffert d’un père absent ou distant.
    • Le deuxième type concerne les femmes qui ont agressé sexuellement des enfants prépubères : les agressions sexuelles sont agies habituellement seule envers leurs propres enfants, bien que pas exclusivement. Elles sont plus enclines à avoir recours à la violence, à des fantaisies sexuelles déviantes et à des comportements sexuels déviants. La présence d’expériences de traumas sévères vécus à l’enfance, notamment une victimisation sexuelle sur une longue période, est notée.
    • Le troisième type concerne les femmes qui ont agressé sexuellement avec un complice masculin : la crainte de représailles physiques ou sexuelles de la part du complice ou une forte relation de dépendance seraient les facteurs déterminants à leur agir. Leurs propres filles sont souvent les victimes.
    • Le quatrième type concerne les femmes qui ont agressé sexuellement des adultes : elles sont moins connues, la très grande majorité d’entre elles ont exclusivement des victimes de sexe féminin, elles peuvent avoir des activités criminelles et sont possiblement moins fréquemment dénoncées aux autorités policières.

4) Quels sont les principaux enjeux liés aux femmes qui commettent des agressions sexuelles

  • La banalisation et la sous-estimation des agressions sexuelles perpétrées par des femmes continuent à soulever la question de la fiabilité des résultats en comparaison avec le tableau réel.
  • Les représentations du rôle de la femme – reliées aux constructions sociales et culturelles – maintiennent à l’avant-plan son rôle nourricier, protecteur, et de non- agression en lien avec la sexualité, ce qui influencerait à la baisse la détection et le dévoilement des infractions sexuelles commises par des femmes13,9. Pourtant, les statistiques provenant des victimes d’agression sexuelle et des enquêtes sur la maltraitance font état que des femmes peuvent être responsables de tels comportements et infractions.
  • Les femmes qui ont agressé sexuellement de jeunes enfants sont souvent non judiciarisées et plutôt dirigées vers des services d’aide ou de traitement par les intervenants des services de la protection de la jeunesse.
  • Dans la plupart des études actuelles, les femmes ayant commis des agressions sexuelles ont un dossier criminel, il y a donc une sous-représentation de femmes qui victimisent de jeunes enfants et donc peu de connaissances sur ce groupe en particulier9.
  • La rareté de données sur les femmes qui agressent de jeunes enfants (âgés de moins de 6 ans) est préoccupante et accroît le risque, pour les intervenants, d’ignorer les signes précoces de victimisation ou de généraliser de façon erronée les connaissances actuelles.
  • Les recherches portant sur les jeunes victimes devraient se pencher sur les façons de favoriser la mise en lumière des signes d’agression sexuelle commise par une femme (mère, gardienne, etc.) qui peuvent souvent être confondus par un jeune enfant avec les soins reçus et par un adolescent à un accès privilégié à la sexualité.
  • Finalement, les parents, comme tout adulte, doivent savoir que les femmes qui agressent sexuellement de jeunes enfants ou des adolescents éprouvent des sentiments ambivalents à l’endroit de leurs victimes actuelles ou potentielles. Une mesure de prévention générale consiste donc à s’assurer de la qualité saine de la relation c’est-à-dire que la femme considère suffisamment le bien de l’enfant, que la relation est non sexualisée (par exemple, lors des soins d’hygiène pour les jeunes enfants) et non exclusive (qui favorise la socialisation), et qu’il n’y a pas de réactions montrant un contrôle excessif ou d’expression de violence.

Une mesure de prévention générale consiste pour les adultes à s’assurer de la qualité saine de la relation entre une femme et un enfant, c’est-à-dire que la femme considère suffisamment le bien de l’enfant, que la relation est non sexualisée et non exclusive et qu’il n’y a pas de réactions montrant un contrôle excessif ou encore d’expression de violence.

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