Une famille comme les autres (ou presque)

Ceci est un témoignage sous la forme du récit d’une partie de ma vie.
Après une enfance plutôt heureuse, j’ai été persécutée pendant toute mon adolescence.
C’est à douze ans que j’ai dû me confronter à la folie d’un père avec qui je n’avais pas encore vécu.
Cette période de ma vie n’a donc pas été peuplée de rêves d’avenir, ou de craintes de grandir, mais de celles de vivre au jour le jour, et d’élaborer des stratégies d’élimination de ce bourreau auquel il fallait absolument échapper.
Mon adolescence est une plaie que je dois soigner par l’expression de ce que j’ai vécu.
Cette expression est aussi un pied de nez au tabou, au secret de famille, à la « cellule » familiale, à l’abus d’autorité parentale, de pouvoir, à la violence en général, et à celle faite aux femmes en particulier.
Elle m’aide à soigner les effets de la peur et la honte qui se sont infiltrées dans ma construction comme des cancers, et ne peut plus se limiter au cercle de mes proches. L’ombre du secret que je ne veux plus garder a diminué mais est encore là. Je veux la confronter à la lumière qu’elle mérite. Je ne veux plus être tiraillée entre le besoin d’être (re)connue et la peur de l’être.

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