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Si la loi sur le viol au fil des années s’est améliorée tout au long de ces quarante dernières années ; si avec l’article 222-23 du code pénal elle reconnait le viol comme « Tout acte de pénétration de quelque nature que ce soit commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise » et comme un crime jugé en cour d’assise, passible de 15 années de réclusion criminelle (30 années en cas d’homicide et d’actes de barbarie, 20 pour les viols sur mineurs de 15 ans, ou pour de nombreuses circonstances aggravantes) ; si les lois de 1989, 1995, 1998, 2004, 2010, 2016, 2017 ont élargi progressivement les délais de prescription des viols et les agressions sexuelles aggravés commis sur les mineurs jusqu’à 20 ans après leur majorité, et en 2017 les délais de prescription des viols pour les majeurs de 10 à 20 ans après les faits, et des délits sexuels de 3 à 6 ans après les faits, reconnu le viol conjugal, et supprimé la mention de la présomption de consentement des époux à l’acte sexuel, avec une circonstance aggravante lorsque le viol est commis par le conjoint ou le concubin de la victime ou le partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité ; si la loi a mieux défini la contrainte morale, et en 2016 reconnu de nouvelles qualifications de viol incestueux (article 222-31-1 du code pénal), et de nouvelles circonstances aggravantes lorsqu’il est commis sur une personne qui se livre à la prostitution, et lorsqu’il s’agit d’un crime sexiste (article 132-77)…
Si les connaissances sur les viols et sur la gravité de leurs conséquences psychotraumatiques sur la vie et la santé mentale et physique des victimes à court, moyen et très long terme ont beaucoup progressé ces deux dernières décennies ; si des recherches, des enquêtes et des études françaises et internationales ont permis de mieux évaluer la fréquence, la réalité et la gravité des violences sexuelles, de mieux répertorier les troubles psychotraumatiques et de les décrire en tant que conséquences neuropsychologiques caractéristiques et normales que toute victime de violences peut présenter (avec des atteintes neurologiques visibles sur des IRM), de mieux connaître les mécanismes neurobiologiques à l’origine des psychotraumatismes, de mieux comprendre les symptômes que présentent les victimes de viol et de leur proposer des traitements adaptés et efficaces ; si en 2017 le 5ème plan plan gouvernemental de lutte et de mobilisation contre les violences faites aux femmes et le premier plan de lutte et de mobilisation contre les violences envers les enfants ont enfin pris en compte les psychotraumatismes et la nécessité de les prendre en charge et de les soigner…
- les chiffres provenant des études de victimation sont accablants et ne régressent pas avec plus de 250 000 viols et tentatives de viols par an : les grandes enquêtes de victimation montrent qu’une femme sur 6 et 1 homme sur 20 ont subi au moins un viol ou une tentative de viol dans leur vie, dans plus de 60% des cas en tant que mineur.e.s. (la toute dernière enquête de victimation publiée en 2018, montre que 20% des femmes ont subi des viols et des tentatives de viols, dont la moitié avant 18 ans) ; 94 000 femmes et 130 000 filles subissent des viols et tentatives de viols chaque année, 20 000 hommes et 35 000 garçons (CSF, 208, ONDRP 2010-2017), 27% des français connaissent au moins une victime d’inceste dans leur entourage. Au total 6% des Français déclarent avoir été victimes d’inceste, une proportion qui monte à 9% chez les femmes, soit 4 millions de français (sondage AIVI/Harris Interactive, 2015). Les enfants et plus particulièrement les filles sont les principales victimes, notre enquête a montré que pour les 1214 victimes qui y ont participé 81% des violences sexuelles ont commencé avant 18 ans, 51% avant 11 ans et 21% avant 6 ans (enquête IVSEA, 2015), et les viols sont commis par des personnes connues de la victimes dans plus de 90% des cas, par un membre de la famille dans la moitié des cas pour les victimes mineures (, par un conjoint ou partenaire dans la moitié des cas pour les victimes majeures, et ils sont répartis dans tous les secteurs socio-culturels de la société, n’épargnant aucune tranche d’âge, aucune origine ethnique (ENVEFF, 2000 ; CSF, 2008 ; Baromètre Santé 2016 Genre et Sexualité Santé Publique France, ONDRP 2015-2017 ; IVSEA, 2015 ; VIRAGE, 2016).
- les victimes de viol sont très nombreuses à ne pas avoir accès à des soins spécialisés avec des professionnels formés à la psychotraumatologie (pas de formation initiale lors des études médicales, ni en DES de psychiatrie, très peu de formation continue) ce qui représente pour elles une grave perte de chance : les viols sont extrêmement traumatisants (ils font partie avec la torture des pires traumatismes) les conséquences psychotraumatiques sur la vie et la santé mentale et physique des victimes sont considérables à court, moyen et long terme, et bien plus encore lorsque les violences sexuelles ont été subies enfant (avec près de 100% de troubles psychotraumatiques chroniques) ; avoir subi ces crimes dans l’enfance est la première cause de mort précoce, de suicide, de dépression, de conduites addictives, de troubles alimentaires, de grande précarité et de marginalité, de nombreuses pathologies somatiques (cardio-vasculaires, broncho-pulmonaires, diabétiques, digestives, immunitaires, gynéco-obstétricales, endocriniennes, , etc.) et de subir à nouveaux des violences tout au long de sa vie (Felitti et Anda, 2010, Hillis, 2016, Fullu, 2017, cfManifeste stop aux violences envers les enfants). Dans notre enquête de 2015 Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte (Enquête IVSEA), 97% des victimes de viols (98% pour les viols incestueux) ont des conséquences sur leur santé mentale et 43% ont des conséquences importantes ou très importantes sur leur santé physique ; les victimes mettent en moyenne 13 ans avant de trouver un professionnel formé. 82% des étudiants en médecine n’ont pas eu de formation sur les violences sexuelles, alors que 95% pensent que le médecin a un rôle majeur pour les victimes, et que plus de 95% veulent recevoir une formation pour dépister les violences sexuelles, les prendre en charge et en traiter les conséquences (enquête MIPROF, 2013).
- L’immense majorité des viols (90%) ne sont toujours pas dénoncés à la justice ; la loi du silence, déni, culture du viol, absence de reconnaissance et abandon des victimes de viols règnent encore en maîtres ; 83% des victimes de violences sexuelles rapportent n’avoir jamais été reconnues ni protégées, en raison des liens victimes et l’agresseurs (lien familial, conjugal, lien de d’autorité, de dépendance et d’emprise), des menaces et pressions de l’agresseur et de l’entourage, de la peur des victimes de ne pas être crues, d’être mises en cause et de ne pas être protégées, de la honte et de la culpabilité qu’on leur fait ressentir, et de l’importance de leurs troubles psychotraumatiques (avec une mémoire traumatique et une dissociation traumatique) très rarement identifiés et traités en raison de l’absence de formation de la plupart des professionnels de santé
- Et, sur les 10% de viols qui font l’objet d’une plainte, 10% seulement seront jugés en cour d’assises, soit 1% de l’ensemble des viols (Enquête « Cadre de vie et sécurité » ONDRP – 2015-2017). Pour les mineur.es les pourcentages estimés de plaintes sont encore bien plus faibles avec 4% des viols, et 10% des plaintes jugés en cour d’assises ou au tribunal pour enfants, soit 0,3% de l’ensemble des viols sur mineur.es (infostat justice 2018).
- Les victimes sont pour grande majorité d’entre elles abandonnées, sans protection, ni reconnaissance, ni soins, leurs droits fondamentaux ne sont pas respectés, 83% des victimes de violences sexuelles rapportent dans notre enquête de 2015, Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte (IVSEA, 2015), n’avoir jamais été protégées, ni reconnues. Face à la famille, aux institutions, aux entreprises, c’est la victime et celles et ceux qui la protège qui se retrouvent presque toujours exclues : 50% des victimes traversent des période de grande précarité, et 50% ont dû interrompre leurs études ou leur carrière professionnelles (IVSEA, 2015), et 95% des victimes de violences sexuelles dans le cadre du travail qui les ont dénoncées ont perdu leur emploi (AVFT, 2012).
- 70% sont classées sans suite par le procureur qui a l’opportunité des poursuites avec ou sans enquête préliminaire (V. Le Goaziou, 2016, infostat justice 2018). Un certain nombre le sont parce que prescrits. Pour les autres, les viols les plus fréquents sont ceux qui ont le plus de risque d’être classés sans suite : viols sans violence, viols par partenaire, viols sur de jeunes enfants, viols incestueux paternels dénoncés par les mères, viols sur des personnes handicapées, marginalisées ; de nombreux classements sans suite se font en raison de graves troubles psychodramatiques qui rendent les récits difficilement cohérents, qui sont pris pour des troubles psychotiques, autistiques ou des déficiences mentales qui décrédibilise la parole des victimes, ou qui font croire à l’absence de conséquences (troubles dissociatifs avec une anesthésie émotionnelle prise pour de l’indifférence.
- sur les 30 % restants, la moitié seront déqualifiés en agressions sexuelles, atteintes sexuelles ou violences et jugés au tribunal correctionnel. Une enquête sur le TGI de Bobigny sur 2013-2014, réalisée par l’Observatoire des violences envers les femmes du 93 et le TGI de Bobigny a montré que 40% des agressions sexuelles jugées au tribunal correctionnel sont des viols qui ont été déqualifiés grâce à la loi Perben II de 2004 ;
- et finalement, après un certain nombre de non-lieux, seuls 10% des viols seront jugés en cour d’assises et encore moins condamnés, et quasiment aucun viol par pénétration digitale, par pénétration buccale ou commis par conjoint.
- les condamnations pour viols ont diminué de 40% depuis 10 ans alors que le nombre de viols avait dans le même temps augmenté de 40% (infostat justice septembre 2018).
- en éduquant les enfants dès le plus jeune âge et les adultes à la non-violence, à l’égalité et à la non-discrimination, au respect du non-consentement, à leurs droits, à pouvoir identifier les violences qu’ils subissent ou dont ils sont témoins, à être solidaire des victimes et à savoir comment les protéger et les soutenir ; on doit leur apprendre comment et auprès de qui être protégé.
- en protégeant les enfants de comportements sexistes et d’images ou vidéos pornographiques.
- en informant et en sensibilisant le grand public sur la gravité des violences sexuelles, leur ampleur, leurs conséquences psychotraumatiques sur la vie et la santé des victimes, et sur le fait que ce sont les personnes les plus vulnérables et discriminées qui en sont le plus les victimes ;
- en rappelant constamment les lois sur les crimes et délits sexuels, et les droits fondamentaux des personnes, sur l’obligation déporter assistance à une personne en danger, ainsi que l’obligation de signaler les enfants en danger, et de dénoncer les crimes dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés ;
- en lançant des enquêtes de victimation et des recherches spécifiques pour encore améliorer les connaissances sur les violences sexuelles et leurs conséquences, sur les victimes et leurs parcours, sur les agresseurs, leur parcours et leurs stratégies, sur les facteurs de risque et de protection.
- en formant en initial et en continu les professionnels du social, de l’éducation et de la justice, et plus particulièrement les professionnels de la santé, au dépistage précoce des violences subies par les personnes, à la compréhension des mécanismes psychodramatiques, à l’écoute, l’accompagnement, l’information des victimes et leur orientation.
- en formant les professionnel à prendre en compte et évaluer les situations de dangers avec des protocoles (ordonnance de protection, téléphone grand danger, mise à l’abri, attribution en urgence d’un logement social, protection des données personnelles et de l’adresse du domicile, changement de prénom et/ou de nom, contrôle judiciaire de l’agresseur, retrait du droit de garde et de l’autorité parentale) et à améliorer l’accès aux aides sociales, juridictionnelles, administratives nécessaires ;
- en luttant contre toutes les formes de violences (continuum de violences) : violences sexistes et sexuelles, mais également violences intra-familiales (y compris les châtiments corporels et toutes les violences sous couvert d’éducation), violences conjugales, violences au travail, violences institutionnelles, toutes les formes de harcèlement et de starking (dans la famille ou le couple, à l’école, au travail, dans les institutions, dans les espaces publics, cyberharcèlement…) ;
- en améliorant la protection de l’enfance et les protections sociales et plus particulièrement pour les populations les plus jeunes et les plus vulnérables, ainsi que le droit du travail pour mieux protéger les victimes et ceux qui dénoncent les violences sexuelles ;
- en créant un organisme inter-ministériel dédié à la protection des victimes.
- en formant tous les professionnels de la santé dès leurs études et en formation continue ; la psychotraumatologie et la victimologie doivent être des matières obligatoires et devenir une spécialisation à part entière en médecine ;
- en améliorant et en sécurisant l’offre de soin : par des médecins et des psychologues spécialisés et formés, avec une prise en charge de la Sécurité Sociale à 100%, les médecins conseils de CNAM et de la MDPH doivent être formés pour sécuriser les demandes d’arrêt de travail, les congés longue maladie et longue durée, les demandes d’invalidité et d’allocation adulte handicapé ;
- en créant des centres de crises accessibles 24h/24 dans les services d’urgence des hôpitaux pour adultes et pour enfants et les Unités Médico-Judiciaires ;
- en créant création de centres pluridisciplinaires de soins en psychotraumatologie holistique (avec une prise en charge médicale, psychologique, sociale et juridique) pour les victimes accessibles dans tout le territoire français et d’outre-mer, sans frais avec des professionnels formés, qui travailleront en réseau et participeront à des actions de recherches ;
- respect impératif des droits, de la volonté et du consentement des personnes victimes de violences sexuelles tout au long de leurs parcours de soin, les patient.e.s doivent être protégées impérativement de comportements sexistes ou discriminatoires et de violences sexuelles de la part des professionnels du soin, les patient.e.s doivent être informé.e.s de leurs droits et des ressources à leurs disposition pour dénoncer des atteintes à leurs droits et des violences subies dans le cadre du soin ;
- en développant la prise en charge spécialisée des agresseurs le plus tôt possible ;
- en mettant en place une ligne téléphonique et internet d’expertise pour les professionnels de santé pour les aider et les soutenir dans les situations complexes.
- une imprescriptibilité des crimes sexuels, les victimes menacées, contraintes au silence, culpabilisées, gravement traumatisées mettent souvent très longtemps à avoir la capacité de parler d’autant plus si elle sont obligées de rester en contact avec l’agresseur ou le contexte de l’agression, elles sont 40% à présenter des amnésies traumatiques qui peuvent durer jusqu’à plus de 40 ans (Williams, 1995, Widom, 1996, IVSEA, 2015), les amnésies traumatiques doivent être intégrées dans la loi comme obstacle insurmontable ;
- une information claire et précise des victimes de leurs droits de porter plainte dans n’importe quel poste de police et de gendarmerie et auprès du procureur de la République, mais également par écrit ou enregistrement via des plate-formes sécurisées internet mise en place par le ministère de l’Intérieur pour favoriser le dépôt de plainte et l’orientation des victimes ;
- les plaintes doivent pouvoir être recueillies de façon privilégiée en milieu médical par la police ou la gendarmerie dans le cadre des urgences, des unités médico-judiciaires (UMJ), de services d’hospitalisation ou de centres de crises ou de soins holistique en psychotraumatologie en raison de la gravité de l’impact sur la santé des victimes des violences sexuelles , et le recueil des preuves médicolégales doit pouvoir se faire sans avoir préalablement porté plainte dans les UMJ et dans les services médicaux ;
- une formation des professionnels concernés au recueil de plainte, aux auditions, à la connaissance des conséquences psychotraumatiques, à l’information des victimes et à leur orientation pour trouver aide et soutien, au respect de leurs droits, ainsi qu’à une formation juridique continue et actualisée ;
- les victimes doivent impérativement pouvoir porter plainte en toute sécurité, dans le respect d’une confidentialité, de leur volonté, sans qu’elles soient re-victimisées ni que leurs traumatismes soient aggravés ; elles doivent pouvoir être accompagnées de la personne de leur choix et/ou d’un.e avocat.e,particulièrement pour les enfants (cf administrateur ad’hoc et enregistrement vidéo), leur volonté doit être respectée, et leur état de santé doit pouvoir être évalué, rien ne peut justifier que leur état de santé soit mis en danger par les procédures judiciaires ;
- création de juridictions spécialisées avec des magistrats spécifiquement formés aux psychotraumatismes, en prenant en compte la spécificité de ces crimes sexuels et la gravité du traumatisme présenté par les victimes, ainsi que l’impact majeur sur leur santé et sur leur vie ,pour les rendre les procédures plus rapides et plus sécurisées pour les victimes ; droits à des réparations plus justes par rapport à la totalité des préjudices subis par les victimes et leurs proches (prise en compte des enfants nés de viols), mise en place de lieux dédiés au sein des forces de police, avec formations concernant ces crimes, lieux holistiques réunissant possibilité de déposer plainte, psychologue et aide sociale. La police reste le point d’entrée de la justice pour tous les citoyens. A terme la possibilité d’explorer des systèmes, comme il en existe à l’étranger, permettant à des organismes dédiés de prendre les témoignages et de les analyser pour les transmettre au pouvoir de police et judiciaire, évitant ainsi aux victimes de devoir le faire elles-mêmes ;
- motivation des classements sans suite et de l’absence d‘instruction judiciaire ;
- abrogation de la possibilité de déqualifier les viols en délits ;
- présomption irréfragable d’absence de consentement pour les mineurs de 15 ans à des actes sexuels par une personne majeure, et pour les mineurs de 18 ans en cas d’inceste et de personnes ayant autorité ; les mineurs de quinze ans peuvent consentir à des actes sexuels avec un partenaire mineur s’ils ont plus de 13 ans, et si le partenaire est de moins de deux ans leur aîné et qu’il n’exerce aucune relation d’autorité, de dépendance ou de forme d’exploitation à leur endroit ;
- le consentement doit être donné volontairement comme le résultat de la volonté libre et éclairée de la personne considérée dans le contexte des circonstances pertinentes,la contrainte étant caractérisée à chaque fois qu’il n’y a pas eu consentement en l’absence de précautions élémentaires prises par l’accusé pour s’assurer précisément de ce consentement (répartition de la charge de la preuve) conformément à la convention d’Istanbul ;
- l’absence de consentement doit pouvoir se déduire de l’incapacité neurologique à exprimer sa volonté et son discernement (psychotraumatismes, handicaps, particulièrement mentaux et troubles autistiques, maladies, altération de la conscience) ;
- l’absence de consentement doit pouvoir se déduire de l’atteinte à l’intégrité physique et du non-respect de la dignité qui est inaliénable ;
- viol défini non seulement par la pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit, sur la personne d’autrui mais du corps de l’agresseur par la victime (pénétration passive : fellation sur la victime) ; et introduction de l’inceste dans la définition de l’infraction de viol ;
- extension des circonstances aggravantes « par partenaire ou ex-partenaire » et « par personne ayant des liens familiaux et/ou vivant communément dans le foyer de la victime » ;
- formation obligatoire des médecins des Unités médico-judiciaires, des experts psychiatres et des experts psychologues en psychotraumatologie.
- mise en place de groupes de travail pluridisciplinaires indépendants pour reprendre les dossiers classés, déqualifiés, ayant faits l’objet d’un non-lieu, et pour évaluer les dysfonctionnements.
- protection impérative des victimes par rapport à leurs agresseurs, la convention européenne dite d’Istanbul demande expressément que des dispositions soient mises en place pour « protéger les victimes, notamment en empêchant que les intéressés soient encore davantage traumatisés au contact de l’auteur allégué de l’infraction dans les locaux des services menant l’enquête. Ces dispositions s’appliquent à toutes les étapes de la procédure pénale avec une obligation de veiller à ce que les victimes soient en mesure de témoigner sans être physiquement présentes dans le prétoire, ou du moins sans que l’auteur présumé de l’infraction ne soit présent
- accompagnement des victimes – y compris et surtout des enfants – tout au long des procédures – y compris pendant les auditions – d’un avocat, d’un soignant, d’un proche, d’une association, et de toute autre personne de leur choix ;
- information des victimes sur les procédures et sur leurs droits, leur volonté devant être respectée ;
- protection impérative de la santé des victimes avec un accès à un soutien et à des soins, non-exposition des victimes à des procédures traumatisantes et à des confrontations avec leurs agresseurs réactivant leurs traumas, les magistrats doivent se réfèrer à des professionnels de la santé spécialisés et formés à évaluer les troubles psychotraumatiques de la victime, ceux-ci ne doit pas être interprétés comme une maladie psychiatrique ou comme une absence de traumatisme (état dissociatif) ;
- protection et prise en charge des proches et des témoins, particulièrement des mères protectrices qui ne doivent pas être considérées comme aliénantes (le syndrome d’aliénation parentale utilisé pour mettre en cause les mère n’ayant aucune validité scientifique) et des professionnels qui signalent des violences sexuelles, ainsi que des des lanceurs d’alerte ;
- dans le cadre de viols conjugaux et de viols incestueux les enfants doivent impérativement être protégés de l’agresseur ;
- interdiction effective des médiations pénales et moratoire par rapport à la justice restaurative qui doit faire la preuve de son absence d’impact traumatique sur la santé et la sécurité des victimes.
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Céline Bardet, présidente de l’ONG WWoW, We are not Weapon of warCFCV Collectif Féministe Contre le Viol,Fédération GAMSLe Collectif féministe contre le cyber-harcèlement,
Les effronté-e-s,La Parole Libérée,Innocence En Danger,Caro Guesnier, CIVIFF,Le Monde à Travers un Regard,SOS Les Mamans,Les effronté-e-s,
AIVI, Association Internationales des Victimes d’Inceste,
Zero Impunity,Diarata N’Diaye, Resonantes,
Marie Rabatel AFFA, Association Francophones des femmes AutistesSophie Tissier fondatrice du Réseau Touche Pas à mon Intermittent
Marie Cervetti, association FIT-1 femme, 1 toit
Ni Putes Ni Soumises
Zero Macho
Alliance des Femmes pour la Démocratie
Les culottées du bocal
Colosse aux pieds d’argile
Association Colosse aux pieds d’argile
Monique Dental présidente du Réseau Féministe « Ruptures »
Association Neptune
Association S.O.S.SEXISME
Association FDFA, Femmes pour le Dire, Femme pour Agir
FEMEN
Association Aphilia
Association AIRSSPTC Association d’Information et de Recherche sur le Syndrome de Stress Post-Traumatique Complexe)