SAP: trois QPC et un cas lourd pour en dénoncer les conséquences

Deux avocates et un avocat se mobilisent avec courage, pour trouver des solutions face au déni de la plainte de l’enfant maltraité lors des séparations, et ce en lien direct avec le sexisme de la loi alimenté par les théories antivictimaires. La médiatisation des cas aberrants et les QPC semblent être aujourd’hui les deux pistes d’action pour lutter contre ce blocage de civilisation.

Pourquoi l’abus sexuel sur mineur est un abus de langage

TRIBUNE Par Jérôme Rousselle, avocat au Barreau de Paris — 4 décembre 2018 à 15:06 Parce que les victimes subissent rien de moins qu’une agression ou un viol, il est impropre d’utiliser encore ce mot minimisant d’«abus».  Pourquoi l’abus sexuel sur mineur est un abus de langage Tribune. Qu’il s’agisse des affaires judiciaires ou de la majorité des ouvrages sur le sujet, les infractions à caractère sexuel, lorsque des enfants en sont victimes, sont relatées, décrites et qualifiées au travers du terme impropre d’abus. Telle personne aura été «abusée» pendant son enfance, tel suspect aura «abusé» d’un ou de plusieurs enfants. Le terme d’abus…

Maltraitance institutionnelle

DIABOLISATION DE LA MERE ET DE L’ENFANT ? Date: 16 septembre 2018 Author: sporenda Pour RÉVOLUTION FÉMINISTE, site féministe et laïc INTERVIEW D’EUGENIE IZARD                                Par Francine Sporenda Eugénie Izard est pédopsychiatre, présidente du REPPEA (Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et de l’adolescence,  https://www.reppea.org), et auteure de « Danger en protection de l’enfance, dénis et instrumentalisation perverse » (avec Hélène Romano) et du « Livre blanc sur la protection des enfants maltraités » (avec Maurice Berger). FS : Vous citez des chiffres effarants en ce qui concerne les violences sexuelles sur les…

Pourquoi l’article 2 de la loi du 3 août 2018 n’a rien changé sur la preuve du non consentement des mineurs

Par Carine Durrieu Diebolt, Avocate. Mardi 4 septembre 2018 On pourrait croire ainsi que la nouvelle loi a instauré une présomption de non consentement comme le gouvernement l’avait promis : il n’en est rien.   Sollicitée sur ce sujet à plusieurs reprises en ma qualité d’avocate dans l’affaire de Pontoise, il peut être utile d’apporter mon avis.On n’a eu de cesse d’entendre dans les médias que le gouvernement a instauré un seuil d’âge de non consentement pour les mineurs de moins de 15 ans, en cas de rapport sexuel avec un adulte. Il n’en est rien. On entretient de cette manière une…

La double peine des victimes de viol

LE 25 AOÛT 2018 PAR JULIE (RIZ ET ABRICOTS)DANS LIFE Cette semaine, j’ai été énervée. Toute seule, dans mon coin. Car le sujet est compliqué, tabou, difficile à évoquer. Cette semaine l’affaire Asia Argento a fait surface. Pour les personnes non au courant de l’histoire, cette actrice italienne, figure de proue du mouvement ME TOO, aurait violé un jeune garçon encore mineur il y a quelques années. Sans prendre parti dans cette histoire, sans parler de ce mouvement, de l’idée intéressante du départ à ces dérives, ce qui m’a profondément choqué est la stupidité des ¾ des gens qui se sont exprimés sur le…

Cautionner le grooming et dédouaner les violeurs d‘enfants:

Par Florence-Lina Humbert 27.09.17 „L‘enfant ne s‘est pas défendue“. L‘argument retenu hier dans l‘affaire jugée à Pontoise concernant une fille de 11 ans violée à plusieurs reprises par un homme de 28 ans qu‘elle avait déjà rencontré deux fois dans un parc public est un véritable blanc seing pour les pédophiles: ils pratiquent très fréquemment le grooming, cet ensemble de pratiques bien connues des psychologues, consistant à préparer l‘acceptation ou du moins la passivité de l‘enfant par l‘instauration d‘un climat de confiance, ou par une communauté d‘intérêts. C‘est exactement ce qu‘a fait ce violeur et il a réussi. Que tous les…

Une France empreinte de la culture du viol

Une récente enquête démontre à quel point le viol reste un crime minoré, voire banalisé, au sein de la société.  Par Catherine Mallaval et Virginie Ballet — 2 mars 2016 à 19:11 ÉDITO A quelques jours de la rituelle journée des droits des femmes – toujours le 8 mars -, voilà un sondage qui envoie dans l’atmosphère un écœurant parfum de clichés et d’idées erronées qu’on espérait enfin évaporé. Alors que le viol est reconnu par la loi comme un crime depuis plus de trente ans, qu’il mobilise contre lui sans relâche associations, plans gouvernementaux, campagnes, quatre Français sur dix estiment toujours que la responsabilité du…

Quand le viol n’est plus un crime

> Novembre 2017, page 8 Conséquence inattendue des restrictions budgétaires En France, de 60 à 80% des affaires de viol poursuivies ne sont pas examinées par les cours d’assises, où sont jugés les crimes, mais par les tribunaux correctionnels, comme des délits. Une pratique nécessaire pour lutter contre l’encombrement des assises, selon le ministère de la justice. Mais qui n’est pas sans incidence pour les victimes et pour le traitement de la récidive. En France, chaque année, 84 000 femmes et 14 000 hommes disent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol dans les enquêtes de victimation (1). Pourtant, les cours d’assises ne prononcent…

VIOL: des victimes qui dérangent

20 JUIL. 2018  PAR MARIE CLAUDE BARBIN  Qui voudrait s’identifier à une victime de viol ? Femme ou enfant, les tabous jouent contre elle, parce que l’idée même du viol est profondément dérangeante. L’inavouable exception Le viol est un crime contre l’humain. Véritable entreprise de déstructuration, il nie la victime, la réduit à un objet de jouissance inanimé – au sens littéral du terme : « sans âme ». Cet abus de pouvoir par la violence, par l’appropriation forcée du corps de l’autre, viole du même coup les lois élémentaires qui régissent les sociétés humaines. Comme tout crime, me dira-t-on… Non, car dans le cas d’un…

L’INCESTE, TRANSGRESSION DES LIMITES CORPORELLES ET PSYCHIQUES

Date: 26 novembre 2017Author: sporenda  INTERVIEW D’ISOLDE LA GRONDE Par Francine Sporenda Isolde La Gronde est une survivante de violences intrafamiliales par des assistants familiaux pédophiles et rescapée de la DDASS. Elle est l’auteur de « Matricule 1922RT78, mon combat contre la prescription » aux éditions « Lierre et Coudrier ». F.: Vous dites que l’inceste est d’abord un « viol de la pensée ». Pouvez-vous expliquer? I.L. : La justice gomme la dimension psychique de l’effraction lors d’une agression, et donc ses effets, notamment quand elle fait la distinction entre les attouchements et les viols ; alors que la confiance de l’enfant victime en son parent ou son proche est brisée de façon identique.