Les secrets sont destructeurs,mais on ne peut pas tout dire, ni à n’importe qui

J’ai été violé à 3 ans par un cousin d’une quinzaine d’années, puis victime de pédophilie, par un prêtre et par un responsable d’école, entre 10 et  13 ans. Je n’en ai parlé qu’à 48 ans.
Mon silence si long, mon épouse l’a vécu comme une trahison. Elle m’a reproché d’avoir gardé le silence si longtemps, disant que je ne lui avais pas fait confiance. Elle m’a reproché aussi d’avoir foutu la m… en parlant. Elle m’a également reproché d’être « faible »… Bref, elle a divorcé après 18 ans de vie commune.
J’ai été tellement blessé par ce divorce lié à mon histoire d’enfance, que je n’arrive plus à me confier aux autres et je parais insensible (alors que je ne le suis pas). J’ai peur de parler, j’ai peur de faire confiance et d’être trahi… Mes tentatives de sortir de la solitude ont échoué. Je vis donc seul.
Il y a quelques mois, ma fille la plus jeune (15 ans), qui avait des problèmes (avec des idées noires), me montrait ses poèmes. Le premier que j’ai lu, très sombre, m’a tellement ému que je lui ai dit pourquoi. Ça m’évoquait cette part de mon histoire d’enfance… Je lui ai donc dit que j’avais été violé étant enfant, sans en dire davantage. Elle m’a dit qu’elle s’en était douté (elle avait perçu des bribes de conversations). Aujourd’hui, elle va de mieux en mieux (pas seulement à cause de cette parole échangée, elle est bien suivie…)
Les secrets sont destructeurs. Il faut parler !

Mais on ne peut pas tout dire, ni à n’importe qui (tous ne sont pas prêts à entendre, ils peuvent être choqués et s’éloigner), ni n’importe quand (il faut être prêt à parler), ni donner trop de détails (tous n’est pas bon à dire, il ne faut pas indisposer…)

Je crois qu’il vaut mieux s’exprimer dans un groupe de paroles ou dans une thérapie : là, on peut parler sans être jugé.

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